Pendant près d’une heure et demie, les collégiens ont débattu sur le thème des discriminations hommes-femmes
L’établissement mène depuis trois ans une initiative pour lutter contre les discriminations: des ateliers, animés par deux comédiens et une psychologue, pour échanger avec les élèves.
Pour lutter contre les discriminations, le lycée professionnel privé Sainte-Geneviève à Chambéry mise sur des ateliers innovants. Depuis trois ans, l’établissement invite deux comédiens spécialisés dans l’improvisation et une psychologue pour animer des conférences sur différents thèmes.
Cette année, ce sont les discriminations hommes-femmes qui ont été choisies. Les comédiens s’occupent de jouer des scènes de sexisme ordinaire, un patron trop insistant auprès de son employée ou un père peu impliqué dans l’éducation de ses enfants, et de son côté, Mélodie Rassat, la psychologue, anime le débat avec les élèves.

Plusieurs thèmes sont abordés : inégalités de salaire, harcèlement,
tâches ménagères etc. « On essaie de caricaturer les situations pour
faire rire ou choquer les jeunes qui nous regardent et de capter
leur attention » explique Pierre-Antoine Bouillon, comédien
de la troupe PDG & Cie. « Avec le théâtre, on peut faire
prendre conscience de petites choses » ajoute la psychologue. La
La recette semble faire effet, les élèves riant de bon coeur lorsque
les acteurs miment un père incapable de se souvenir de l’adresse de la
crèche de son enfant. « Moi je trouve ça bien » commente Thomas
Brun,
15 ans. « C’est intéressant, éducatif, préventif, ça montre bien le
sexisme » explique le collégien qui assure « être déjà au courant » de
ces problématiques. Mais l’atelier ne s’arrête pas là. Mélodie Rassat
tente, ensuite, par une série de questions, de nouer un dialogue avec
les élèves : comment réagir face au harcèlement ? Est-ce que la tenue
vestimentaire peut justifier un comportement insistant ? Autant de
questions auxquelles les élèves répondent avec bienveillance la plupart
du temps. « Il y a une vraie évolution des mentalités […] par rapport à
la génération de nos parents ou de nos grands-parents » analyse la
psychologue.
La notion de préjugés n’est pas toujours acquise par les élèves» (une professeure)
Mais pour Barbara Poirier,
professeure-documentaliste du lycée, « la notion de préjugés » n’est pas
toujours acquise par les élèves. « Certaines filles ne veulent pas
faire de métiers “techniques” car ils sont considérés comme réservés
aux garçons » se désole l’enseignante. Comme elle, plusieurs de ses
collègues se sont investis dans cette sensibilisation en proposant des
questionnaires à leurs élèves. « Il y a des choses qu’on explique et qui
sont parfois
oubliées quelques semaines après. Il faut répéter sans
cesse » poursuit Barbara Poirier. Un travail de longue haleine est
encore à faire, dans un pays où, au hasard, les femmes sont encore
payées en moyenne 25 % de moins que les hommes à poste égal. Etienne MERLE