Le Mont Blanc/ Megève/ Pour mieux comprendre le harcèlement
Un débat était organisé mercredi 21 octobre, par le Pôle Famille, enfance, éducation. L’occasion d’évoquer ce phénomène avec Mélodie Rassat, psychologue.
Mercredi 21 octobre, un impro-débat était organisé à l’auditorium par le Pôle Famille, enfance, éducation, portant sur un sujet ô combien d’actualité : le harcèlement.
« C’est un phénomène répétitif, souvent dissimulé, qui inclut un rapport de force, où le harcelé subit des humiliations, parfois des coups. Il est mis à l’écart et subit aussi des pressions pour garder le silence. La pression peut également s’exercer sur les autres pour se taire », expliquait d’emblée Mélodie Rassat, psychologue libérale, présente ce soir-là.
Bien que dédié plus particulièrement au harcèlement scolaire, le débat a fait émerger des principes et des faits qui peuvent s’appliquer à tous. « On a souvent l’impression que tout est sujet à moquerie », lançait une maman. « Nous souhaiterions intervenir, mais comment ? C’est très difficile à repérer, tout est diffus », répliquait une professeure d’espagnol.
« Le harcèlement est un ressenti, difficile à prouver, et qui implique des mesures de rétorsion. Il dépend d’un climat, d’une ambiance. Si une personne change de lieu de travail, d’étude ou de vie, elle aura une perception différente », poursuivait alors Mélodie Rassat. Afin d’illustrer ses propos et ceux de l’assistance, les deux comédiens de la troupe PDG et Compagnie, Pierre-Antoine et David, improvisaient de petites saynètes figurant un harcelé et un harceleur.
Les « violences douces », le fait de devenir harceleur dès la petite enfance ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux et l’ampleur inattendue que peut prendre une campagne de calomnies ont notamment été évoqués. « En fonction de mon état d’esprit, je peux inverser la situation. J’accepte de rire de quelque chose, si ce n’est pas récurrent. L’autodérision peut aider pour ne pas donner prise aux moqueries des autres ».
Mais comment s’affranchir d’un contexte ou règne le conformisme, « le contrôle social », selon l’expression utilisée en psychologie, et où il devient difficile d’être soi-même ? « Ce contrôle social, on le sent partout. Il implique une autorisation de groupe : ne pas être différent, ne pas sortir du lot. Au collège, ce contrôle social est très fort. C’est une pression discrète et une impression forte qui s’exercent sur les tenues, les comportements,…. », commentait Mme Rassat.
Le harcèlement, lorsqu’il est avéré, est puni par la loi. Lorsqu’il concerne des enfants de moins de 15 ans, la peine peut aller jusqu’à 3 ans et demi de prison et 7 500 euros d’amende. Pour les enfants de plus de 15 ans, elle sera de deux ans et demi de prison et de 7 500 euros d’amende. Le harcèlement sexuel est puni de 15 000 euros d’amende.
Deux numéros verts ont été mis en place : le 30 20 et le 0 800 200 000, qui concerne principalement les victimes de harcèlement sexuel et de cyber-harcèlement.
PERINET-MARQUET